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Le philosophe solitaire, Journal of Osteopathy Août 1901 – Traduction

Traduction par bibi de l’article The Lonely Philosopher, tiré du Dr A.T. Still’s Department, dans le Journal of Osteopathy d’Août 1901. Cet article est une traduction uniquement, et non l’opinion du traducteur. Il peut-être intéressant de tenir compte du contexte de l’époque lors de la lecture.

Le philosophe solitaire

Le philosophe solitaire aime la compagnie. Pourquoi pas ? Avant de pouvoir raisonner et prouver sa théorie par des faits démontrés, il doit être rempli d’une âme aimante. Il doit aimer la nature et tous ses produits, donc il aime naturellement son semblable. Son âme a soif des rivières d’amour les plus ardentes qui coulent dans la poitrine de l’homme. Il aime sa mère tendrement, si elle est en vie, sinon sa mémoire repose dans la froide tombe avec d’aveuglantes marées de larmes salées de l’amour le plus doux d’un enfant. S’il possède les pouvoirs d’un philosophe reconnu, il sait qu’il le doit entièrement aux cendres silencieuses de sa mère, et lorsque son esprit dévie de sa tombe sacrée vers d’autres formes de la nature, il va avec le moteur silencieux de l’amour pleinement chargé dans de nouveaux domaines en tant qu’explorateur de nouvelles vérités. Il ne pourrait pas réussir s’il n’aimait pas mère nature de toute son âme et de toute sa force avec les émotions les plus douces de chaque battement de cœur. Beaucoup de gens pensent qu’il n’est pas un compagnon à rechercher, qu’il est dépourvu d’amour et qu’il n’est qu’une machine froide de cause et d’effet. Il apprend qu’il doit être un homme d’un sujet à la fois. Il pleure souvent des larmes amères parce qu’il est laissé seul pour voyager des premiers jalons à tous les autres, seul, sans une main aimante pour même toucher son front brûlant ou prononcer un mot d’approbation pour ses travaux de jour et de nuit pendant des mois et des années. Très souvent, il a le sentiment que tous ses amis sont depuis longtemps les silencieux occupants des tombes moussues des terres abandonnées, tandis qu’il labourait profondément les terres raboteuses des forêts pour planter quelques pousse de l’arbre de la vie et de la connaissance, il doit être patient même s’il devient gris.

Quand il mesure l’espace et compte et mesure le grand monde et rapporte sincèrement ce qu’il a vu et sait des mouvements et des contremouvements dans l’espace, tout en obéissant aux lois de l’amour, même de puissants mondes, des millions de fois plus grands que notre Terre, qu’il se réjouisse et soit extrêmement heureux que ses heures solitaires aient libéré des rivières de joie pour des millions d’hommes de son époque et des générations à venir. Soyez miséricordieux envers le pauvre philosophe solitaire, il vous aime mais n’a pas le temps de vous donner en mots ce que son cœur ressent pour vous. Il vous a tout donné, du creux de la terre aux monstres de la mer, il vous a donné la loi d’un gouvernement aimant, il a pris la furie de la foudre, l’a apprivoisée, l’a fait moudre votre pain, cuire la nourriture, et a créé, grâce à sa tête froide, une voix que l’on peut entendre à des kilomètres de distance.

Il a éclairé vos villes, a dirigé son projecteur sur les vagues de l’océan pour que vous puissiez distinguer amis et ennemis. Il a créé tout ce que vous avez, que ce soit la joie mentale ou physique. Honorez sa journée, remerciez-le pour ses préoccupations mentales, pour toutes ses nuits blanches offertes à votre confort. Lui aussi aurait pu être un joyeux fêtard et se laisser emporter par les plaisirs de son époque. Avec son esprit puissant, doué de toutes ses facultés naturelles pour les plaisirs terrestres, il aurait pu exceller même en tant qu’homme de cette catégorie, mais il ne pouvait pas renier ses convictions, et c’est ainsi qu’il a renoncé aux plaisirs de son époque pour ce qui résisterait à l’épreuve du temps et nous laisserait cet héritage éternel : la sagesse.

Il soliloque souvent quand il est seul : “Suis-je isolé et froidement abandonné de tous ? Oui, même les bêtes des champs semblent fuir ma présence, comme si j’étais le chef de tyrans sans cœur. Je ne le suis pas, je les aime, car Dieu leur a donné une place à remplir, à la fois dans le temps et dans l’espace. Je suis profondément épris de leur forme et de leur existence, sans eux, les décorations de la nature seraient un triste néant. Cette pensée est venue comme un ami consolateur dans mon heure de lamentation et elle m’a donné des paroles d’encouragement. “Celui qui peut raisonner doit apprendre à être heureux dans la solitude autant que dans les foules joyeuses,” conscient qu’il nourrit les affamés par son génie, habille les dénudés par son savoir et donne du repos aux fatigués.

Pourquoi ne pas considérer le philosophe solitaire parmi les premiers à se réjouir lorsque son esprit s’élève et se perd parmi les mystères des cieux étoilés ?

Texte d’A.T. Still dans Journal of Osteopathy 08/1901
Traduction par Jules Rampal

Traductions venant du même Journal of osteopathy :
Gynécologie
Les mots ne sont que des étiquettes pour la pensée
Qu’est-ce que l’esprit ?


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  1. […] Traductions venant du même Journal of osteopathy :Le philosophe solitaire […]

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